mercredi 2 avril 2014

Le Tombeau des Lucioles

Un dessin animé tout simplement exceptionnel; la poésie, la tristesse, et la sûreté de la guerre rythment ce chef d'oeuvre d'Isao Takahata, un des réalisateurs fondateurs des studios Ghibli.

L'action se situe durant l'été 1945, à Kobé, où Seita, un adolescent de 15 ans, Setsuko, sa petite soeur de 4 ans et leur mère vivent paisiblement dans l'attente de leur père marin qui ne répond plus aux lettres de la famille depuis des mois. Jusqu'au jour où un raid aérien américain survient et déferle sur la ville une vague de bombes incendiaires. La mère se sépare des deux enfants et gagne un abri qui est bombardé dans l'heure. Seita et Setsuko, après s'être cachés ils vont à la recherche de leur mère dont l'abri a été bombardé : elle succombera finalement aux brûlures mais sans que Setsuko ne le sache. Son frère refuse de lui expliquer sa mort et invente l'histoire d'un longue convalescence à l'hôpital. Les deux vagabonds qui n'ont plus de foyer, sont hébergés par leur tante qui les accueille chaleureusement pensant que leur mère "est" au dispensaire. Mais dés qu'elle apprend
la nouvelle, elle devient alors une marâtre et considère des neveux comme des fardeaux pour sa famille. Frère et soeur quittent le domicile familial pour rejoindre un abri. Dés lors ils y subiront les affres de la faim, de la souffrance, de la fièvre mais aussi du mensonge, du déni et d'une mort lente qui s'éternise…

Ce film destiné à un public relativement jeune est en fait un dessin animé-documentaire sur les exactions commises des deux côtés pendant la guerre; la haine des américains sur les japonais comme celle des militaires sur les civils. Un film émouvant qui montre le mode de vie japonais de la guerre : le rationnement, le couvre-feu, les pagodes, l'indifférence des grands propriétaires ou des médecins. Mais c'est surtout la désolation et le vide qui sont au centre de ce film ( notamment la scène des ruines à Kobé ou bien encore la scène de fin). Isao Takahata a aussi insisté sur le retour à la vie civile des Japonais, après la capitulation en tant que pays vaincu, et montre encore plus l'inutilité du conflit;  qu'a-t-il apporté ? As-t-il fait avancer les choses ? Les conditions de visse sont elles améliorées en faisant cette guerre ?

Un Mélodrame aussi intelligent qu'émouvant, aussi réel que tragique, bref le meilleur dessin animé japonais de son temps.

NOTE : 9,6/10



Le tombeau des lucioles (1988), film d'Isao Takahata, 1h21

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